
Le jury international des prix d'architecture du "Moniteur" 2007, réuni le 22 octobre à Paris, a attribué le prix de l'Equerre d'argent à la restructuration et extension du groupe scolaire Nuyens à Bordeaux (Gironde).Le quartier de la Bastide, sur la rive droite de Bordeaux, était il n’y a pas si longtemps encore caractérisé par ses entrepôts et ses échoppes. D’une situation de renonciation vis-à-vis de ce territoire, la ville est alors passée à une phase de réengagement, plutôt radicale. Les architectes Nathalie Franck et Yves Ballot ont jugé salutaire de conserver l’existant implanté sur l’îlot du groupe scolaire Nuyens dont ils ont en charge la refonte. Non pas que sa valeur "patrimoniale" soit indiscutable - l’ensemble est construit en pierres de bordeaux de qualité plutôt médiocre -, mais sa valeur sociale, par contre, leur semble irréfutable. D’autant que cet îlot a historiquement toujours été voué à l’enfance.Plus de trois années de chantier et quatre faillites d’entreprises dues notamment à des marchés trop bas, ont permis aux architectes de voir grandir le site et de le voir se densifier, où cela n’était pas forcément prévu. Ainsi, l’accès principal de l’école qui donne sur la déjà petite rue Nuyens aurait-il dû profiter d’une ouverture au sud bouchée par des logements inattendus. Le jardin au nord s’imposait alors comme seul dégagement possible. Le groupe, ses cours, ses préaux, ses salles de classes sont orientés ouvertement sur cet espace vert qui devrait voir émerger quelques arbres à hautes futaies.Le programme avait vocation à installer une école élémentaire, une école maternelle, et leurs deux restaurants, une ludothèque, ainsi qu’un relais maternelle sur ce site étendu, difficile à "tenir", et coûteux en remblai et VRD. Les maîtres d’oeuvre ont cherché à réunir toutes les entités et donc à limiter le plus possible les cloisonnements, à ouvrir visuellement les fonctions les unes aux autres en occupant l’îlot en peigne sans chercher nécessairement des alignements de façade ni de toiture mais plutôt en travaillant sur les retraits, les arases, la topographie, les creux. Il n’était pour eux pas question de fabriquer une densité artificielle mais plutôt de jouer sur la vacuité de l’îlot. Les éléments du programme sont tournés sur les deux cours - ouvertes sur la rue et le jardin botanique - intercalées des restaurants respectifs semi-fermés dont les vues basses tranchent avec les situations de transparence qui animent le projet.
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